Il s’inscrivait dans les objectifs fixés par le « Projet d’école » du Lycée français Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry » à San Salvador (El Salvador) en 2009.

Chaque enseignant(e) du primaire s’engageait à lire un conte aux enfants en le mettant en scène dans sa classe. Les élèves passaient par petits groupes en réalisant le parcours dans l’ordre de leur choix.

C’est ainsi que de manière décloisonnée, les groupes d’enfants - formés par des maternelles (petites, moyennes et grandes sections) et des primaires tous niveaux confondus - revêtus de leur pyjama et munis de leur oreiller déambulaient dans les allées entre chaque atelier.

Pour ma part, il s’agissait du célèbre conte « La Petite Sirène » que j’avais choisi de mettre en scène de la manière suivante : des guirlandes lumineuses bleutées étaient accrochées au tableau, un grand plaid représentant « Arielle », la petite sirène de Disney, avait été disposé sur le sol de manière à y accueillir les petits groupes successifs. Pour le costume, il avait été confectionné suivant mon dessin et mon choix de tissu, une perruque rouge vif venait compléter le tableau. Ainsi métamorphosée, plus aucun enfant, parmi les plus petits, ne me reconnaissait ! Certains s’approchaient pour toucher ce costume dont les paillettes turquoise reflétaient la lumière.

Seul bémol à cette expérience, pas de photographe attitré pour immortaliser la magie du moment, seuls le costume et ma présentation Powerpoint (utilisée pour projeter des images au tableau) en sont les témoins.

Initier les enfants, hispanophones dans la grande majorité, non seulement à la langue mais aussi à la culture française au travers d’ateliers cuisine, danse, cinéma, théâtre, lecture, etc., est l’objectif d’apprentissage fixé par le projet d’école.

De sorte que lors d’un atelier cuisine organisé comme de coutume dans le « rancho » (petite annexe), les élèves d’une classe de «moyenne section», ont réalisé la recette des crêpes au Nutella que je me suis fait un devoir de leur transmettre. ;-)

En effet, à la question que Monsieur Agati (le Directeur de l’époque) m’avait posée lors de mon entretien d’embauche : « Dites-moi, pourquoi devrais-je vous engager vous, plutôt que quelqu’un d’autre ? » Ma réponse a été la suivante : « Je sais que je ne suis pas française… mais ce qui me semble important c’est de transmettre le français – qui est ma langue maternelle – mais aussi tout le bagage culturel belge et européen que je peux apporter aux élèves salvadoriens. »